Nous avons rendez-vous ce matin, avec sœur Oberline, responsable d’un centre d’accueil pour enfants à Tananarive.

Les sœurs malgaches qui y travaillent s’occupent ici d’une trentaine d’enfants, qui ont entre 15 mois et 5 ans. Leurs parents sont en prison. Durant le week-end, c’est aussi en prison que vivent ces enfants, avec leur maman. Ils sont déposés à nouveau au centre d’accueil le lundi matin et y restent jusqu’au vendredi à midi. Durant la semaine passée auprès des sœurs et quelques laïques, les enfants reçoivent éducation, nourriture, hygiène, habits, loisirs et surtout: beaucoup d’affection.

Nous avons, à notre arrivée, l’agréable surprise de rencontrer également sœur Lydie. Elle est responsable de tous les centres malgaches similaires à celui-ci. Ces centres appartiennent à la congrégation des sœurs de Saint-Maurice « la Pelouse », en Suisse.

Les sœurs ont eu la gentillesse de nous faire visiter l’ensemble du bâtiment, et nous faisons la connaissance de toutes celles qui y travaillent. Tout est parfaitement rôdé, chacune d’entre elle a un rôle bien défini. Nous sommes surpris par cette organisation, ainsi que par la gentillesse des sœurs qui nous touche beaucoup.

Lors de notre arrivée, les enfants jouent dans la cour. Sans connaître leur situation particulière, nous ne nous serions doutés de rien. Pourtant, ce sont des enfants meurtris, vivant auprès de leurs parents dans des conditions très difficiles. Nous avons donc à cœur d’apporter notre aide à cette poignée de belles personnes aux grands cœurs. Le lait en poudre que Bimbosan nous a confié, est donné. Les bonnets tricotés par la maman de Jocelyne sont déposés sur la tête des enfants qui sont fous de joie. L’ordinateur portable que nous a remis Marylou, ainsi qu’un smartphone, font le bonheur de sœur Oberline, qui voit ses tâches administratives facilitées. Le ballot de 45 kg d’habits, et les cartons de savons achetés le vendredi de notre arrivée à Tana, sont également donnés. Quelques boîtes de médicaments et une grosse boîte de bonbons leurs sont encore offerts.

Pour nous remercier, les enfants interprètent quelques chants. C’est un moment rempli de gaieté qui nous a beaucoup plu et beaucoup ému. Au moment de quitter le centre, après avoir passé un bon moment en de bonne compagnie, nous convenons naturellement que nous allons rester en contact.

Arrivés devant le centre pour enfants, je me retrouve face à un mur d’enceinte et à une grande porte métallique. Le lieu me semble quelque peu austère, mais à peine passé la porte, que la nature chaleureuse de ce refuge pour enfants se dévoile en douceur. Au fur et à mesure que je pénètre dans les lieux, je perçois les douces voix de petits anges, qui jouent dans la cour. L’accueil amical de Soeur Oberline et Soeur Lydie ne fait aucun doute de leur gentillesse et de leur dévouement pour les enfants des rues. Le moment de la rencontre  avec les enfants  reste  l’instant magique de la journée. Leur visage radieux lorsque je leur dépose un bonnet sur la tête, et l’énergie incroyable qu’ils mettent à interpréter les chansons enfantines, sans oublier la gestuelle qui les accompagnent. Je me demande soudainement, en les observant, pourquoi eux? Qu’ont-ils donc fait pour mériter la vie qu’ils ont. Y a-t-il un soupçon d’humanité d’être un enfant, et de devoir grandir en prison, dans des conditions d’insalubrité total, de violence et de débauche? Peut-être que leur salut est celui de pouvoir bénéficier de l’aide que le centre pour enfants est en mesure de leur offrir du lundi au vendredi.

Vérène